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Période 2

Résumé

Comme dans la première moitié du XIXe siècle, la croissance industrielle de la deuxième industrialisation suscite des craintes et des résistances. En dépit des emplois créés et des retombées financières, les riverains s’interrogent à propos des conséquences de la densification du tissu industriel sur les paysages, les aménités environnementales ou sur le devenir d’activités ancestrales comme la récolte du sel et la pêche. Cette deuxième partie vise ainsi à poursuivre le questionnement engagé précédemment sur la relation industrie/environnement et le rapport de force qu’elle génère entre entrepreneurs,(...) [Afficher le résumé]

Comme dans la première moitié du XIXe siècle, la croissance industrielle de la deuxième industrialisation suscite des craintes et des résistances. En dépit des emplois créés et des retombées financières, les riverains s’interrogent à propos des conséquences de la densification du tissu industriel sur les paysages, les aménités environnementales ou sur le devenir d’activités ancestrales comme la récolte du sel et la pêche. Cette deuxième partie vise ainsi à poursuivre le questionnement engagé précédemment sur la relation industrie/environnement et le rapport de force qu’elle génère entre entrepreneurs, riverains, experts et pouvoirs publics. Elle permet de mettre en évidence plusieurs éléments : l’emboîtement des dynamiques industrielles locales, nationales et internationales dans l’intégration du territoire de Fos/étang-de-Berre au cœur de la deuxième mondialisation ; l’étroite collaboration nouée entre les services de l’État et la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille dans l’accompagnement de la croissance industrielle au nom du progrès et de l’emploi même si, en réalité, celui-ci est en grande partie dévolu à des populations étrangères venues de l’ensemble du bassin méditerranéen ; la montée en puissance des pêcheurs dans la résistance au fait industriel et dans la politisation des conflits ; l’effacement temporaire de l’argument sanitaire au profit de la préservation de la ressource. Cette deuxième partie montre aussi que les protestations sont d’autant plus vives que la nouvelle poussée industrielle s’accompagne d’une mainmise de la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille sur une portion du littoral pour y fonder l’annexe industrialo-portuaire du port de Marseille, dont elle a la gestion. Les acteurs économiques et administratifs exogènes donnent l’impression aux populations que leur intrusion met en péril des usages socio-économiques et culturels ancestraux pour le seul profit d’acteurs extérieurs au territoire. Les habitants concernés le vivent à la fois comme une dépossession, une acculturation et un appauvrissement. Ces différents ressentis touchant à l’identité, au lien avec les ancêtres et, implicitement, avec les descendants, sont dotés d’un potentiel conflictuel particulièrement puissant.

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Bibliographie

  • Xavier Daumalin, Du sel au pétrole : l’industrie chimique de Marseille-Berre au XIXe siècle, Marseille, Éd. Paul Tacussel, 2003, 160 p.
  • Xavier Daumalin, Olivier Lambert, Philippe Mioche, Une aventure industrielle en Camargue. Histoire de l’établissement Solvay de Salin-de-Giraud (1895 à nos jours), Aix-en-Provence, Ref.2C Éditions, 2012, 191 p.
  • Xavier Daumalin, Olivier Raveux, « L’industrialisation du littoral de Fos/étang de Berre : modalités, résistances, arbitrages (1809-1957) », dans Mauve Carbonell, Xavier Daumalin, Ivan Kharaba, Olivier Lambert, Olivier Raveux (dir.), Industrie entre Méditerranée et Europe XIXe-XXIe siècle, Aix-en-Provence, PUP, 2019, p. 245-259.

Sources documentaires