Les nouveaux projets d’implantation industrielle des années 2000 suscitent des réactions d’indignation et des protestations très fortes. Des associations telles l’Association de défense et de sauvegarde du golfe de Fos (ADPLGF) et le Collectif citoyen santé environnement de Port-Saint-Louis (CCSE) sont créées. Une coordination anti-incinération d’envergure régionale est formée. La contestation s’organise, soutenue par de grandes OGN et les élus locaux du syndicat d’agglomération Ouest Provence. Des pétitions et manifestations sont lancées en même temps que des recours sont portés devant les juridictions administratives.
Les nouveaux projets d’implantation industrielle des années 2000 suscitent des réactions d’indignation et des protestations très fortes. Des associations telles l’Association de défense et de sauvegarde du golfe de Fos (ADPLGF) et le Collectif citoyen santé environnement de Port-Saint-Louis (CCSE) sont créées. Une coordination anti-incinération d’envergure régionale est formée. La contestation s’organise, soutenue par de grandes OGN et les élus locaux du syndicat d’agglomération Ouest Provence. Des pétitions et manifestations sont lancées en même temps que des recours sont portés devant les juridictions administratives.
Si un compromis sur les accès à la plage du Cavaou est négocié par l’ADPLGF en 2010, réduisant l’emprise du port méthanier de GDF, les riverains de la Zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos font bloc pour refuser le projet d’incinérateur susceptible d’ajouter à la pollution de leur territoire - dont ils découvrent l’ampleur. Ils participent à des manifestations, pour certaines brutalement dispersées. La coordination anti-incinération occupe également, en 2008, la Direction départementale des affaires sanitaires (ex-DDASS, aujourd’hui ARS) pour exiger qu’on lui fournisse des données sanitaires. Ses membres veulent savoir si le cumul des rejets industriels de la ZIP a déjà un impact sur leur santé. Chassés par les gendarmes, ils n’obtiennent pas de réponse. Ils déposent alors des recours juridiques pour contester les autorisations délivrées à l’exploitant, EveRé. Ils saisissent également la Commission des pétitions de la Commission européenne.
Quinze ans après les premières mobilisations, le nombre des activistes a décru, mais les associations conservent une activité de veille et d’alerte importante en matière de santé environnementale. Elles continuent, notamment l’ADPLGF, à faire pression sur les services de l’État, les autorités portuaires et les industriels pour exiger des actions concrètes contre les pollutions.
Entre temps, le dernier jugement du tribunal administratif a donné raison à la coordination anti-incinération, mais l’usine EveRé, en fonctionnement, n’a pas fermé. Les élus marseillais qui avaient soutenu les opposants ont accédé à des postes décisionnaires sans revenir sur les choix de leurs prédécesseurs. Depuis, des incendies ont ravivé les inquiétudes et le mécontentement des riverains qui dénoncent des dysfonctionnements. Récemment, six associations de protection de l’environnement locales et régionales se sont, par exemple, tournées vers les tribunaux pour dénoncer les effets délétères des pollutions industrielles. Elles ont déposé : (1) une plainte pénale contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui » avec constitution de partie civile, en 2018, (2) une plainte au civil pour « trouble anormal de voisinage » à l’encontre de quatre industriels et (3) un recours administratif contre l’État « pour manquement à ses obligations de contrôle et sanction », en 2019.
Dans le même temps, les membres d’un syndicat, la CGT d’Arcelor Mittal, confrontés à des risques professionnels chroniques au sein de leur usine, alors que la réforme des Comités d’hygiène et de sécurité réduit leurs prérogatives, ont décidé de faire front commun avec les associations de riverains. En 2020, la CGT a créé un Comité de surveillance de l’activité Industrielle du Golfe de Fos et son impact environnemental (CSAIGFIE), lequel propose une série d’actions pour réduire les pollutions à la source.