Malgré des progrès techniques et un renforcement de la réglementation qui ont permis de réduire le volume global des pollutions sur le territoire Fos/Berre, à partir des années 1970, le cumul des rejets dans l’air, l’eau et les sols demeure important. La diversité et la nocivité des substances émises par les usines de la Zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos posent encore problème. D’une part, persistent des dépassements de normes pour certaines substances comme le benzène, d’une autre, les effets synergiques de diverses substances cumulées sont mal évalués.
Malgré des progrès techniques et un renforcement de la réglementation qui ont permis de réduire le volume global des pollutions sur le territoire Fos/Berre, à partir des années 1970, le cumul des rejets dans l’air, l’eau et les sols demeure important. La diversité et la nocivité des substances émises par les usines de la Zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos posent encore problème. D’une part, persistent des dépassements de normes pour certaines substances comme le benzène, d’une autre, les effets synergiques de diverses substances cumulées sont mal évalués.
Les contrôles sont d’ailleurs insuffisants. Ils donnent rarement lieu à des sanctions, à l’exception notoire de l’entreprise Arcelor Mittal, condamnée, en 2013, pour une pollution de l’eau. C’est une association, la Fédération France nature environnement (FNE) qui est à l’origine de la plainte. En 2018, d’autres infractions en matière de rejets atmosphériques sont constatées. Elles donnent lieu à une nouvelle action en justice puis, indépendamment, à une amende administrative de 15 000 euros. L’industriel concerné annonce enfin des investissements pour moderniser ses installations.
Les rejets industriels restent toutefois majoritairement appréhendés de manière isolée, site par site, sans grande considération pour leurs conséquences globales sur le territoire et ses habitants. Un bilan environnemental établi dans les années 2000 à la demande des élus locaux, le rapport AIGRETTE du Bureau de recherches géologiques et minières, montre qu’il y a des points noirs de pollution. Plusieurs alertes et études épidémiologiques, certaines conduites par les services de l’État, d’autres par des scientifiques et des acteurs associatifs, signalent également des effets sanitaires négatifs : des symptômes irritatifs et des pathologies cardiaques ou des cancers en surnombre qu’il est possible de relier à une exposition environnementale. S’y ajoutent de nombreuses maladies professionnelles dénoncées par les syndicats et des associations spécialisées, par exemple, l’Association pour la prise en charge des maladies éliminables (APCME). Longtemps circonspectes, sans doute tenues de ne pas gêner des activités industrielles et économiques stratégiques, les autorités sanitaires ont fini par reconnaître publiquement, en 2018, que l’état de santé des riverains de la ZIP était « fragilisé ». La médiatisation des résultats d’une étude de santé déclarée, controversée, les y a poussés. Grâce à de nouvelles recherches menées notamment par l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions (IECP) et l’Université de Marseille, les savoirs sur la pollution ont également progressé. Des chiffres permettent désormais de quantifier précisément les phénomènes, qu’il s’agisse des particules ultrafines qui ne faisaient pas, jusqu’alors, l’objet d’une surveillance spécifique ou de la présence de plusieurs substances polluantes préoccupantes dans l’urine et le sang des Fosséens, par exemple, le benzène et les furanes. Ces recherches fournissent de nouveaux arguments aux élus et aux riverains de la ZIP qui, témoins de rejets colorés et malodorants répétés dans l’air et l’eau, exigent des modes de production plus respectueux de leur environnement et de leur santé.