La construction de l’incinérateur EveRé est l’événement déclencheur de la contestation à l’encontre des industriels responsables du cumul exceptionnel des pollutions dans la Zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos. Les riverains mettent également en doute la capacité des services de l’État à faire appliquer la réglementation environnementale. Ils considèrent d’ailleurs que les instruments d’action publique dans ce domaine sont imprécis et inefficaces. Est notamment visée la première Évaluation des risques sanitaires de Zone (ER-Z) pilotée les services en charge de la régulation des activités industrielle régionaux, la Direction régionale des risques, de l’industrie et l’environnement (DRIRE – aujourd’hui DREAL).
La construction de l’incinérateur EveRé est l’événement déclencheur de la contestation à l’encontre des industriels responsables du cumul exceptionnel des pollutions dans la Zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos. Les riverains mettent également en doute la capacité des services de l’État à faire appliquer la réglementation environnementale. Ils considèrent d’ailleurs que les instruments d’action publique dans ce domaine sont imprécis et inefficaces. Est notamment visée la première Évaluation des risques sanitaires de Zone (ER-Z) pilotée les services en charge de la régulation des activités industrielle régionaux, la Direction régionale des risques, de l’industrie et l’environnement (DRIRE – aujourd’hui DREAL).
Réalisée sur la base des données sur les rejets dans l’air et l’eau communiquées par les industriels, modélisées et rapportées à des valeurs toxicologiques de référence, elle tend à minimiser le danger. Pour ses détracteurs, l’ER-Z a le défaut de ne pas analyser les polluants de la ZIP avec ceux rejetés par les usines de Lavéra et La Mède distantes de quelques kilomètres seulement. De plus, chaque substance est étudiée séparément. Les effets de cumul et de synergie sont faiblement pris en compte. Mises à part des recommandations de vigilance, cette évaluation des risques ne semble déboucher sur aucune décision pour réduire les pollutions à la source. Il en va de même pour les sept études épidémiologiques conduites entre 1989 et 2011 par la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS). Si elles confirment des excès de pathologies cardiaques et hématologiques, elles n’ont pas été suivies d’effets.
Dans ce contexte, les associations développent leurs propres recherches. Après la phase aigüe du conflit, d’autres formes d’engagement sont testées : l’Association pour la prise en charge des maladies éliminables (APCME) de Port-de-Bouc dresse un Cadastre des maladies environnementales pour assainir les postes de travail et l’Institut éco-citoyen pour la connaissance des pollutions (IECP) lance plusieurs études de biomonitoring participatif. De son côté, le Collectif citoyen santé environnement de Port-Saint-Louis contribue à l’étude épidémiologique du WWF sur les PCB du Rhône et l’Association de défense et de sauvegarde du golfe de Fos (ADPLGF) finance ses propres mesures de contamination des produits agricoles locaux. La volonté de savoir et de comprendre donne lieu à des formes nouvelles de collaboration scientifique et citoyenne, pourvoyeuses de savoirs nouveaux sur les pollutions. Les résultats fournissent des idées pour améliorer la surveillance règlementaire.
Sous la pression sociale et médiatique, après plusieurs années d’interventions modérées, c’est-à-dire de menaces de sanction et de compromis destinés à sauvegarder l’emploi, l’État a finalement commandé un rapport sur les pollutions de l’air sur le territoire Fos/Berre au Conseil général de l’environnement et développement durable (CGEDD), en 2018. Sur la base du bilan des études règlementaires, scientifiques et associatives réalisées depuis les années 2000, les experts ont conclu que les niveaux de pollution justifiaient des mesures efficaces. Quelques mois plus tard, le préfet inflige une amende administrative à Arcelor Mittal. L’Inspection du travail sanctionne ce même industriel pour avoir exposé ses salariés à des substances dangereuses. C’est peut-être la première fois depuis longtemps qu’une telle fermeté est observée. Dans la foulée, le Secrétariat permanent pour la prévention des pollution (S3PI) organise une large consultation pour tenter d’apporter des réponses aux questions des riverains de la ZIP de Fos et de l’étang de Berre sur la qualité de l’air. Les riverains attendent désormais des décisions politiques fortes, capables de rendre la cohabitation avec les industries plus supportable.